Pratiques pédagogiques


Langue maternelle, langue de scolarité, langues vivantes... : comment articuler les différentes langues de l'élève ?
Dominique Macaire (université de Lorraine), Christina Reissner (université de la Sarre, Allemagne)

À retenir

  • Ce que l’on a coutume d’appeler « langue maternelle » n’est pas forcément la langue de la mère. Le terme « langue de la maison » est préféré par la recherche.
  • La société est de plus en plus multilangue. La langue de la maison peut ne pas être le français pour certains élèves ; d’autres sont familiers avec plusieurs langues avant d’entrer à l’école.
  • Les connaissances dans différentes langues sont un point d’appui pour les apprentissages futurs, qui pourraient être mis en valeur par l’école en tant que répertoire plurilingue.

Peut-on enseigner les langues de façon efficace ?
Christian Ollivier (université de La Réunion)

À retenir

  • L’efficacité d’un enseignement n’existe pas en soi, seulement par rapport à des objectifs. On peut parler d’efficacité externe (objectifs qu’on s’est vu imposés) et interne (objectif qu’on l’on s’est imposé), et l’étudier à différents niveaux (enseignant, apprenant, établissement, pays…).
  • L’alignement des objectifs officiels et des objectifs des enseignants est une condition essentielle pour un enseignement « efficace ».
  • Les approches « plurielles », qui ont des avantages démontrés pour l’apprentissage des langues, visent à décloisonner les langues entre elles et leurs apprentissages pour considérer leurs synergies.

Comment l'enseignant peut-il guider les élèves vers l'autonomie ?
Maud Ciekanski (université de Lorraine)

À retenir

  • Il y a deux conceptions de l’autonomie : langagière et d’apprentissage, les deux étant en interrelation.
  • Pour un élève, l’autonomisation est une démarche qui s’apprend et qui nécessite trois formes d’étayage de la part des enseignants : conceptuel (qu’est-ce qu’apprendre une langue), méthodologique (comment tel outil pourrait aider tel élève), psychologique (sentiment de progression, d’inquiétude…).
  • L’autonomisation nécessite un « savoir apprendre », qui implique une responsabilisation de l’apprenant qui doit savoir définir des objectifs, des méthodes, s’évaluer etc. Les pratiques enseignantes peuvent avoir comme objectif de développer ces capacités.

Pourquoi et en quoi la créativité a-t-elle sa place en classe de langue ?
Sandrine Eschenauer (Aix-Marseille université)

À retenir

  • L’apprentissage d’une langue vivante est un engagement du corps tout entier, et pas seulement une activité intellectuelle. Nous apprenons les langues de façon sensorielle, avec des mouvements, des rythmes, des actions, des représentations et des images.
  • Il existe un lien fort entre apprentissages et émotions.
  • La créativité permet aux enseignants comme aux élèves de mieux se relier au contenu étudié, notamment par l’utilisation de dispositifs qui prennent en compte corps, émotion et contexte pour faciliter l’apprentissage.