Projets innovants


Projets innovants sur la qualité de vie à l'école

Partout en France, des projets innovants sont mis en place par des acteurs de terrain. Dans leur classe, leur établissement ou leur collectivité, ils travaillent quotidiennement pour apporter une meilleure qualité de vie à l’école. Ces projets abordent différentes thématiques : l’architecture et l’aménagement des établissements, la restauration scolaire, la santé à l’école, les interactions éducatives, la maitrise de ses émotions et la responsabilisation des élèves. Les projets présentés illustrent et font écho à des résultats de recherche.

Architecture et aménagement des espaces

Développer le bien-être à l’école est facilité par l’implication des enfants et des parents dans les projets architecturaux et l’aménagement des espaces des établissements au quotidien.

Les toilettes du collège Travail Langevin à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), classé en éducation prioritaire depuis 2015, ont été rénovées grâce au fruit de la collaboration entre élèves et artistes. Les lieux étaient dégradés, mal entretenus et de fait peu utilisés par une grande partie des élèves. L’établissement a donc proposé un atelier de mise en valeur picturale des lieux par les élèves, accompagné par une assciation de graffeurs locaux (Kosmos). Cet atelier s’est déroulé pendant une « semaine décloisonnée » durant laquelle les élèves ont travaillé autrement. Les agents ont également été impliqués dans l’élaboration du projet et ont participé à des actions de sensibilisation des élèves au respect du travail de chacun. Satisfaits du premier résultat, une rénovation de la deuxième zone de toilettes a été engagée. Cette opération s’est déroulée la deuxième année dans les mêmes conditions. D’autres projets dans le collège ont donné écho à ce travail sur le bâti : un passage qui reliait les deux cours du collège (cour haute et cour basse) était interdit aux élèves car il n’était pas surveillé et était parfois le théâtre d’affrontements. En collaboration avec un berger, le « jardin éphémère » a donc été conçu. Le professionnel a aidé les collégiens à fabriquer des bancs et des palettes pour planter des fruits et des légumes. Dorénavant, les élèves passent du temps dans ce lieu calme, propice au repos et aux pauses entre amis. Des cours d’auto-défense intectuelle ont également lieu depuis trois ans au collège, en dehors de l’emploi du temps : élèves et adutes sont invités à venir débattre librement avec des invités. Conjointement, un certain nombre d’actions de formation à destination des élèves et des adutes ont eu lieu dans l’établissement, soit avec les moyens de la formation continue de l’institution, soit avec d’autres partenaires (synlab).

« Nous avons constaté un meilleur usage des lieux. Le nombre d’incidents scolaires a diminué ainsi que celui des conseils de discipline donnant lieu à une exclusion définitive. L’ambiance du travail a également évolué et profondément changé. » Laurent-Pierre Kaufmann, principal adjoint du collège jusqu’à la rentrée 2017

Ce sont toutes ces initiatives, inscrites dans la durée, qui ont permis d’obtenir des résultats significatifs et ont participé à l’amélioration du climat scolaire. L’implication des élèves et des adultes dans la vie de l’établissement est un moyen indispensable pour proposer des réponses adaptées au quotidien. Les sources de financement sont également essentielles : beaucoup d’actions ont été possibles grâce à l’apport de moyens par le Conseil Départemental et la Politique de la Ville.

Pascale Petit, principale du collège
Académie de Créteil, Collège Travail Langevin, Bagnolet (93 170)

Le pôle éducatif Mas de Teste, à Nîmes (Gard), est un projet expérimental et collaboratif dont la livraison est prévue fin 2019. A l’origine, plusieurs constats négatifs : une école construite dans les années 1960, subissant des problèmes thermiques, au coeur d’un quartier classé REP+, une mixité sociale quasi inexistante, des parcours scolaires de faible réussite par rapport aux quartiers non ségrégués, des parents qui ne se sentent pas pris en considération par les institutions… La reconstruction de l’école s’inscrit donc dans une démarche d’intégrer des objectifs de mixité. Sous l’impulsion de la ville, deux universitaires (l’anthropologue Geneviève Zoia et le sociologue Laurent Visier) accompagnent le projet. Leur travail a suscité l’émergence d’un groupe « d’empowerment » constitué de parents d’élèves, d’associations de quartier, d’enseignants, des services de la ville de Nîmes.

« L’objectif est de construire une école à l’écoute de ses usagers, prenant en compte les besoins de tous les élèves, dans toute leur diversité, en fédérant, dès sa création, l’ensemble des acteurs selon leurs prorogatives respectives. » Valérie Rouverand, adjointe au Maire de Nîmes déléguée à l’enseignement scolaire

La démarche consiste aussi à accompagner l’équipe enseignante dans la réflexion préalable à la reconstruction de l’école mais aussi dans l’appropriation pédagogique des fonctionnalités innovantes des espaces. L’idée est de créer une école ouverte sur le quartier, accueillant des activités extérieures à un espace d’enseignement. Une médiathèque en appui à de nouvelles pédagogies sera attenante à l’école. Le centre social et culturel du quartier sera intégré à l’établissement, tout comme le projet sportif positionné à l’entrée, ainsi que les périscolaires et le projet de renouvellement urbain concernant le quartier du Mas de Mingue. Les familles ont participé à des commissions analysant les enjeux fonctionnels des projets. Les remarques qu’elles ont émises font aujourd’hui partie des éléments prépondérants pour la mise au point de l’esquisse du projet. Bien plus qu’une école, le pôle éducatif est un lieu ouvert et a vocation de croiser différents publics dans un espace sécurisé.

Voir la vidéo de présentation du projet Mas de Teste (Nîmes).

Valérie Rouverand , adjointe au maire de Nîmes déléguée à l’enseignement scolaire
Académie de Montpellier, Nîmes (30 000)

Mené pendant deux années scolaires, ce projet a pour objectif d’implanter un chemin d’oeuvres d’art à l’entrée du collège Paul Langevin à Saint-Junien (Haute-Vienne). Ce lieu neutre mais tout de même stratégique permet aux collégiens de pénétrer chaque jour dans un espace fait pour eux et surtout par eux. Au-delà de l’aspect esthétique, ce travail est avant tout celui d’une coopération entre des dizaines de mains : celles des élèves de l’école maternelle Cachin, des élèves des classes ordinaires du collège et ceux de la SEGPA, ainsi que de plusieurs artistes (plasticien et groupe vocal).

« 8 productions plastiques de grande taille ont été réalisées (sculptures animalières chimériques), qui constituent un « itinéraire artistique animalier », visuel, sonore et lumineux. » Sophie Lavergne, directrice de l’école maternelle

Ce projet a permis la rencontre de publics scolaires très hétérogènes, d’âges différents et scolarisés dans des lieux distincts, de favoriser la mixité en installant une coopération pour apprendre à travailler ensemble entre des élèves en situation de réussite scolaire et d’autres en difficulté. Finalement, une meilleure qualité de vie au sein du collège comme de l’école maternelle s’est ressentie.

Sophie Lavergne, directrice de l’école maternelle
Académie de Poitiers, école maternelle Marcel Cachin, Saint-Junien (87 200)

Deux enseignantes du lycée professionnel Germaine Tillion à Thiers (Puy-de-Dôme) se sont engagées dans un projet interdisciplinaire impliquant les élèves du lycée, en particulier les deux classes de baccalauréat professionnel électrotechnique et de CAP menuiserie et chaudronnerie. Dans son projet innovant, le lycée met en place des « chantiers écoles ». Sensibilisés aux démarches de développement durable et guidés par la recherche de bien-être scolaire, les élèves ont réfléchi à l’aménagement du boulevard Léo Lagrange qui longe l’établissement et notamment à celui du parking, qui donne accès à leur établissement. Cet espace se situe en effet devant le lycée et représente la première image que l’on se fait de l’établissement. Engagés dans la conception, les lycéens ont réalisé maquettes et schémas. Ils se sont également impliqués dans la fabrication d’un mobilier design urbain en créant en menuiserie l’assise du banc. Enfin, un coin nature a été installé grâce à la conception d’un espace vert autour de l’abribus.

« L’objectif était d’impliquer les élèves dans l’aménagement du parking pour le transformer en un espace agréable. Ils revalorisent ce lieu pour l’amener vers un espace de vie, modifiant ainsi la représentation initiale d’un parking urbain peu accueillant. » Pascal Le Moing, proviseur de lycée

Le projet a également contribué à diffuser une image positive du lycée et à nouer des liens avec les organismes locaux. En effet, un partenariat a été mis en place avec les services techniques de la mairie de Thiers, le CAUE du Puy-de-Dôme ainsi que le Parc Naturel Régional Livradois Forez. Le projet se poursuit cette année puisque les élèves de l’équipe de chaudronnerie vont réaliser le dossier du banc, ceux des arts appliqués vont s’atteler à la conception du coin nature et des tables et ceux de menuiserie à leur création. Ce projet permet donc à ces lycéens de devenir acteurs de leur environnement, de ne pas le subir mais de l’adapter à leurs besoins. Il permet aussi d’apprendre en réalisant du concret, de donner du sens aux apprentissages. Ce projet CARDIE s’inscrit dans le cadre du projet d’établissement, et est réalisé en partenariat avec la mairie.

Pascal Le Moing, proviseur
Académie de Clermont-Ferrand, Lycée professionnel Germaine Tillion, Thiers (63 300)

À l’école maternelle Jean Macé à Champagné-les-Marais (Vendée), c’est une nouvelle organisation de l’espace et du temps qui a été mise en place, afin de développer l’autonomie et l’entraide entre les enfants, tout en répondant aux exigences des nouveaux programmes de l’école maternelle, qui soulignent la place du jeu au coeur des apprentissages.

« Nous avons fusionné les « coins activité » que nous avions en double dans nos salles pour libérer de l’espace et créer d’autres espaces » Marie-Thérèse Coutanceau et Valérie Charrier, enseignantes

Dans la salle motricité, on y pratique des activités demandant plus d’espace comme les jeux moteurs et de manipulation. Dans la salle de jeux d’imitation et de symboliques se concentrent des coins plus bruyants. La salle d’activités autonomes est propice à la peinture, à la lecture. Enfin, la salle d’activités dirigées et de groupes est réservée à des exercices qui demandent de la concentration (phonologie, langage…) et les élèves ne doivent donc pas être perturbés par des bruits ou des déplacements. Les quatre salles sont devenues fonctionnelles, en relation avec les activités proposées aux enfants (calmes ou bruyantes, autonomes ou encadrées…). Tous les matins, chaque élève choisit la salle et le jeu qu’il souhaite réaliser, en respectant les règles de vie commune. Il change d’activité et de salle quand il le décide. La validation des compétences est ainsi individualisée, elle suit l’évolution de chacun. Quatre adultes sont présents dans chacune de ces 4 salles (2 enseignantes et 2 ATSEM) et restent dans la même salle toute la semaine, sur la même activité. Le choix des activités est réfléchi en fonction des objectifs déterminés pour chaque période et par niveau d’âge. Chaque enfant pratique tous les domaines d’apprentissage et l’équipe éducative accompagne les plus « fragiles » à s’aventurer sur de nouvelles compétences. Ainsi, l’aménagement des espaces est pensé pour favoriser le bien-être et les apprentissages des élèves.

Marie-Thérèse Coutenceau et Valérie Charrier, professeures des écoles
Académie de Nantes, école Jean Macé, Champagné-les-Marais (85 450)

Le collège Vauban de Belfort, classé REP (territoire de Belfort), a décidé de développer un projet innovant autour de la confiance accordée à ses élèves. Le projet mis en place concerne le Centre de Documentation et d’Information (CDI), dont l’espace n’était pas utilisé dans sa globalité. Depuis sa récente restructuration en Espace de Culture et de Connaissances Connecté (E3C), les élèves ont accès à ces lieux de travail et de ressources pédagogiques de manière autonome, grâce à un système de badges, nommés Pass. Le Pass E, qui permet à tous les élèves d’accéder au hall d’accueil et à la salle de permanence (de 11h15 à 14h) et à deux mezzanines toute la journée ; et le Pass M, auquel s’ajoute, en plus des pièces précédentes, une troisième mezzanine, la salle multimédia et toute autre salle disponible dans la journée. Le Pass M, comme Major, n’est pas délivré automatiquement aux élèves mais basé sur la confiance que l’établissement peut leur accorder. Ce sont les professeurs principaux qui émettent un avis favorable quant à l’obtention des Pass, lors des conseils de classe. Les principaux critères d’attribution sont le respect du règlement intérieur par l’élève et notamment sa capacité à considérer le calme nécessaire au travail et à avancer en autonomie. Les élèves détenteurs de ce Pass M, majoritaires dans l’établissement, doivent retirer les clés des salles concernées à la vie scolaire, en échange de leur carnet de liaison.

« Bien sûr, l’exigence est indispensable mais elle ne suffit pas. L’autonomie et la confiance accordées aux élèves constituent les fondements de leur mobilisation dans les apprentissages. » Jean-Jacques Fito, principal du collège Vauban

Cette initiative a permis aux collégiens de se responsabiliser et de progresser dans leur savoir-être, qui se voit récompensé par l’obtention des Pass.

Jean-Jacques Fito, principal
Académie deBesançon, Collège Vauban, Belfort (90 000)

L'établissement comme nouveau lieu de vie

Le bien-être à l’école passe par le fait de transformer l’établissement en un lieu de vie de la communauté de l’école, au-delà des activités d’enseignement. Développement de la restauration  et des activités extra-scolaires, lieu d’éducation à la santé, accueil plus informel des parents… : les expériences sont multiples pour faire de l’établissement un nouveau lieu de vie.

Le collège Jules Vallès à Nîmes (Gard) est un petit établissement classé REP + et situé au coeur d’un quartier classé en politique de la ville. Peu de collégiens mangeaient au restaurant scolaire (environ 23 %), leur domicile étant très proche (souvent moins de 5 minutes à pied), un de leurs parents étant présent pour préparer le repas pour les frères et soeurs plus jeunes, mais également pour des raisons cultuelles, les plats proposés à la cantine ne convenant pas toujours aux familles. Cela entraînait un absentéisme l’après-midi pour certains élèves mais surtout un manque de mixité sociale puisque seuls les enfants, souvent issus de familles plus aisées des villages voisins mangeaient au collège le midi. L’établissement a donc eu l’idée de proposer des activités gratuites sur le temps méridien, avec une condition : les élèves souhaitant participer à ces activités sont dans l’obligation de manger à la cantine ce jour-là. Par la mise en place de tickets, et non plus seulement de forfaits trimestriels, l’établissement a réussi à faire rester chaque semaine 12 % d’élèves supplémentaires. Pour que le critère financier ne soit pas un frein, les familles ayant des difficultés à payer les tickets repas sont accompagnées par le collège. Les élèves s’inscrivant à la cantine à la récréation de 10h, une procédure rigoureuse est nécessaire afin de connaître le nombre de repas à préparer.

« Les activités proposées sont variées : atelier Brevet d’Initiation à l’Aéronautique, atelier météo, théâtre, poésie, UNSS, boxe, échec… La danse ainsi que la rédaction d’un journal sont celles privilégiées par les élèves. » Frédéric Ollier, principal du collège

Ce sont les enseignants ou le personnel éducatif qui animent les activités et créent donc un moment privilégié avec les élèves qui y participent. Ainsi, les élèves peuvent se nourrir sainement et passer des moments supplémentaires ensemble, à table et pendant les activités.

Frédéric Ollier – Principal Académie de Montpellier, Collège Jules Vallès, Nîmes (30 000)

L’école maternelle des Grands Pêchers est située dans la cité du même nom à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et est classée REP +. En 2012, le climat scolaire se dégrade en raison de relations conflictuelles au sein de la communauté éducative, notamment entre parents et enseignants. À la rentrée 2012, l’équipe enseignante est renouvelée et s’attache à construire une relation positive entre les parents et l’école, une des composantes cruciales de la qualité de vie à l’école, en s’appuyant sur des actions d’ouverture de l’école aux parents. Ainsi, depuis, une matinée « école ouverte » est organisée une fois par semaine, à laquelle participent, en moyenne, une quinzaine de parents (sur les 100 enfants que l’école accueille). Des ateliers cuisine, bricolage, musique, sont encadrés par des enseignantes et proposés aux enfants et parents. Dans ces moments, tout le monde s’approprie « l’espace école » : les ateliers décloisonnés permettent aux enfants de découvrir les différentes classes et référents de leur école tandis que les parents s’essaient à prendre des initiatives. En ouvrant la porte de l’école, l’équipe éducative envoie un message fort aux familles en les incitant à prendre une place essentielle dans l’éducation de leurs enfants. En 2014, un autre projet est initié : un séjour de 3 jours dans une ferme pédagogique est proposé aux élèves mais aussi à leurs parents. L’an dernier, sur les 80 participants, la moitié d’entre eux était des adultes.

« Partager un temps de vie avec les familles facilite la reconnaissance mutuelle dans un cadre plus neutre que celui de l’école. Nous avons constaté que les parents ayant participé à ce séjour école-famille était, à la rentrée suivante, très impliqués dans la vie de l’école. » Lucie Cabaret, directrice de l’école

Un tel projet ne peut se mener sans un dialogue éducatif avec les familles.

Lucie Cabaret, directrice de l’école
Académie de Créteil, école maternelle Grands Pêchers, Montreuil (93 100)

Le lycée polyvalent des métiers Jules Fil à Carcassonne a mis en place, avec la participation de la Fondation de France, un dispositif pédagogique centré sur la santé et le bien-être pour mieux réussir son parcours scolaire. Il s’agit d’améliorer les relations élèves/parents/enseignants et donc les résultats scolaires, en promouvant l’apport bénéfique de l’activité physique et de l’alimentation équilibrée. Le lycée a constaté que ses élèves étaient assidus en EPS mais parfois en surpoids et que certaines familles n’avaient pas accès économiquement aux aliments sains.
Un concours annuel a donc été imaginé : celui des pas. Basé sur la préconisation de l’OMS, qui recommande de marcher au moins 10 000 pas par jour pour entretenir sa santé, quatre équipes se constituent (composées d’élèves, de parents, d’enseignants et d’autres adultes du lycée) et ont pour objectif de réaliser ces 10 000 pas quotidiens. Les participants utilisent au choix un podomètre acheté par l’établissement qui se porte à la ceinture ou téléchargent une application gratuite comptabilisant les pas cumulés chaque jour. Chaque vendredi, tous les membres des différentes équipes entrent leur score dans le tableau interactif numérique, que l’on retrouve sur le site du collège. Chaque mois, en mathématiques, les élèves font les comptes. Cette matière leur paraît plus accessible et compréhensible car ils travaillent sur des données réelles, qui les concernent. Tous les protagonistes de ce concours ont aussi accès gratuitement à des conférences animées par des professionnels de la santé et du bien-être au sein même du lycée, ce qui provoque chez certains parents l’envie de revenir dans l’enceinte de l’établissement. Ce projet permet de développer l’entraide au sein d’une même équipe et donc de redonner une place notable à l’humain.

« Ce projet est fondé sur la conviction qu’une fois capable de produire l’effort physique et mental pour préserver sa santé, et une fois les relations parents/enseignants plus naturelles, l’élève s’investira davantage scolairement. » Claire Botella, professeure d’EPS

Un partenariat a également été mis en place avec les étudiants de l’Association Toulousaine École Kinésithérapeute afin d’aider les adolescents sur leur temps extrascolaire : un séjour santé/bien-être est offert à ceux ayant adopté une attitude scolaire positive. Les résultats sont très concrets, tant physiquement que mentalement pour ces lycéens audois.

Claire Botella, Professeure d’EPS
Académie de Montpellier, Lycée polyvalent Jules Fil, Carcassonne (11 000)

Ce projet est positionné sur 5 groupes scolaires et sur 2 collèges de secteur, chacun étant associé à un centre social ou une association. Ils sont situés dans le 13e arrondissement de Marseille, au coeur d’énormes tours de logements sociaux, hébergeant une population très défavorisée où la monoparentalité et le chômage sont omniprésents. Rencontrant des problèmes de violence, d’absentéisme et de décrochage scolaire, un café des parents a été créé dans chacun de ces établissements. Ce rendez-vous mensuel qui a lieu depuis deux ans est animé à tour de rôle par différentes personnes bénévoles du collège, des écoles ou des partenaires, avec la coordinatrice du réseau (et initiatrice du projet). Lors du premier café de l’année, les bases sont posées : prises de parole, écoute. Les professeurs, les directeurs et directrices, les animateurs des centres sociaux, de l’association et la coordinatrice se placent en médiateurs, sont garants du cadre et permettent la circulation de la parole. Pour les cafés suivants, une thématique différente est proposée à chaque fois.

« Ces rencontres régulières abordent des thématiques très concrètes pour ces parents : le sommeil, la nutrition, les dangers d’Internet, l’entrée en CP, en 6e, les relations adultes/enfants, etc. » Clarisse Bensussan, Inspectrice de l’ducation nationale

L’objectif est de donner les codes de l’école, de son fonctionnement, à ces parents qui ne les ont pas forcément. L’idée est de restaurer la confiance et la compréhension mutuelle entre les familles et l’Ecole, rassurer les parents, renforcer leurs compétences et les aider à mieux comprendre les rouages institutionnels. En voyant leurs parents impliqués dans leur scolarité, en lien avec l’équipe éducative, les élèves peuvent redonner à leur tour de l’importance à l’école et s’y sentent mieux.

Clarisse Bensussan, Inspectrice de l’Éducation nationale
Académie de Aix-Marseille, groupes scolaires et collèges, 13e arrondissement de Marseille (13 000)

Développé depuis la fin de l’année 2013 au collège Jean Macé à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), ce dispositif est ouvert à tous les élèves de l’établissement dans le but d’améliorer le bien-être des collégiens et du personnel éducatif, d’éduquer à la prise d’initiative et à la créativité et de lutter contre le décrochage scolaire. L’objectif est de proposer un lieu de rencontres aux jeunes, aux adultes de la communauté éducative et aux partenaires territoriaux (service municipal de la jeunesse, associations et services civiques), ainsi que de nouvelles modalités d’expérimentation du vivre ensemble à travers la réalisation individuelle et collective de projets créatifs. Une salle notamment équipée de matériels multimédias a été mise à disposition : l’Espace CréationS. Grâce à une stratégie partenariale, des ateliers de maîtrise technique, notamment autour du numérique, sont proposés aux élèves sur des temps périscolaires leur permettant d’acquérir les compétences nécessaires à la réalisation de leur projet : cinéma, animation, web radio, journal, blog, théâtre, etc.

« Ces collégiens développent de nouvelles compétences et deviennent ensuite des élèves ressources pour l’établissement mais aussi pour leur quartier et la ville ; ils peuvent ainsi réinvestir leurs compétences à la demande de leurs pairs ou des adultes du collège, grâce à un pilotage et une organisation spécifiques du dispositif. » Miguel Toquet, professeur de mathématiques

Par exemple, un club jeux de société a été monté et a permis aux élèves d’organiser un salon du jeu et de l’animer. Un atelier danse a également été animé par une collégienne passionnée ou encore un atelier théâtre, co-animé par des élèves pratiquant ce loisir depuis plusieurs années. Depuis 4 ans, ce dispositif a ainsi permis de toucher des centaines d’élèves à travers la mise en place d’une vingtaine d’ateliers, l’émergence de plusieurs médias numériques et de nombreux projets, en dynamisant les productions pédagogiques et culturelles tout en oeuvrant pour l’amélioration du climat scolaire.

Miguel Toquet, professeur de mathématique
Académie de Créteil, Collège Jean Macé, Fontenay-sous-Bois (94 120)

Le projet Epluche s’est déroulé sur deux années consécutives (2012-2014) avec 20 classes (CM1 puis CM2) en Sarthe (académie de Nantes) sous la responsabilité scientifique de Omar Zanna, enseignant-chercheur (Le Mans Université). Il continue cette année, toujours avec des écoliers. Le projet consiste à mettre en place un programme d’éducation – par le corps – à l’empathie émotionnelle notamment, pour prévenir les violences et apprendre à respecter autrui. Dans cette perspective, il s’agit d’utiliser, à raison d’une séance par semaine, la méditation des émotions provoquées par la pratique des activités physiques, le théâtre forum, les jeux de rôle… Une activité en particulier se révèle très intéressante : « le jeu des mousquetaires ». Ce jeu consiste à faire jouer ensemble plusieurs équipes de 4 élèves. Dans chaque équipe, trois élèves ont une position difficile à tenir (gainage, équilibre, etc.). Le quatrième (le joker) court autour de la salle selon un parcours prédéfini. Les trois premiers peuvent interpeller le joker pour se faire remplacer s’ils n’arrivent plus à tenir leur position. Le groupe qui tient le plus longtemps toutes les positions gagne la manche.

« Chacun doit être attentif aux mimiques, aux expressions du visage, aux appels à l’aide… pour venir, si besoin, remplacer son camarade en difficulté. » Omar Zanna, enseignant-chercheur

Partager des sensations vécues donne à chaque élève la possibilité de reconnaître ses camarades comme une version possible de lui-même. C’est ainsi que naît l’empathie et que le bien-être dans la classe et dans l’école peut s’installer.

Sylvie Milon, professeure des écoles
Académie de Nantes, École Jean Mermoz, Le Mans (72 000)