Enjeux
autour du décrochage scolaire


Plénière de la conférence de comparaisons internationales « Prévention et intervention : comment agir efficacement face au décrochage scolaire ? », novembre 2017.

 

PANORAMA INTERNATIONAL. Le décrochage scolaire : une perspective holistique, différenciée et systémique
Paul DOWNES, Université de la ville de Dublin, Irlande

À retenir

  • Il est possible de changer les situations qui conduisent au décrochage scolaire plutôt que de seulement le prédire et le traiter.
  • L’éducation axée sur le développement sociétal et émotionnel pourrait être une « solution miracle » qui prendrait en compte les besoins de l’ensemble de la communauté éducative (élèves, parents, enseignants, etc.).
  • Le sentiment d’injustice à l’école joue un rôle très important dans le climat scolaire et le bien-être des élèves. L’enseignant peut être un modèle de référence pour les élèves.

ROYAUME-UNI. Comprendre et analyser la politique menée pour réduire le nombre de NEETs
Sue MAGUIRE, Université de Bath, Angleterre

À retenir

  • 57 % des jeunes NEETs (jeunes sans emploi et ne suivant ni études ni formation) en Europe ne sont pas enregistrés auprès des services de l’emploi et ne réclament ni suivi, ni soutien.
  • Les différences entre hommes et femmes, en termes de chômage versus inactivité, sont importantes. Les jeunes hommes sont plus souvent au chômage (recherchant activement un emploi) alors que les jeunes femmes sont plus souvent inactives (s’occupant des enfants, des parents…).
  • Un programme pilote a été mis en place avec une incitation financière, un soutien personnalisé et des enseignements individualisés : en trois mois, 49 % des bénéficiaires sont réengagés dans l’éducation ou le travail (versus 36 % dans le groupe contrôle).

ESTONIE. Le coût de l'échec scolaire
Janno JÄRVE, Centre estonien de recherche appliquée (CentAR), Estonie

À retenir

  • L’éducation a des bénéfices au-delà de l’école. Un individu ayant acquis plus de compétences devrait être plus productif et donc avoir un salaire plus élevé, ce qui conduirait à une augmentation des recettes fiscales de l’État. Par ailleurs, un individu éduqué devrait également être en meilleure santé et moins susceptible de s’engager dans la criminalité cela impliquant une baisse des coûts sociaux.
  • Compte-tenu de ces effets indirects sur l’éducation, la diminution de l’abandon scolaire en Estonie pourrait correspondre à un gain de près de 15 000 euros par individu. Ce sont les dépenses liées à la santé qui représentent les coûts les plus élevés de l’abandon scolaire en Estonie.

PAYS-BAS. Une vue multidisciplinaire sur le décrochage scolaire
Tanja TRAAG, Bureau central des statistiques, Pays-Bas

À retenir

  • Aux Pays-Bas, il existe à la fois un âge de scolarité obligatoire (16 ans) et un niveau de qualification obligatoire (enseignement secondaire supérieur) qui visent à qualifier le plus grand nombre de jeunes.
  • L’orientation décidée à partir d’informations incomplètes et les moments de changement d’établissement, notamment dans les parcours scolaires professionnels, peuvent conduire à des abandons dus à un écart entre les attentes et la réalité vécue par les élèves.
  • Le suivi individualisé des jeunes est garanti au niveau régional. Un système de responsabilisation assure que les autorités portent à chaque enfant à risque une réponse personnalisé à sa situation.