Île-de-France


Île-de-France : ce qu'il faut retenir

L’analyse fine menée par le Cnesco fait apparaitre des disparités socio-économiques de grande ampleur dans des territoires très contrastés dans les trois académies de l’Île-de-France (qui accueillent un élève sur cinq). L’allocation des ressources humaines de l’Éducation nationale ne vient que compenser à la marge ces difficultés sociales. À l’exception des tailles de classes réduites dans les territoires défavorisés, caractéristique majeure de la politique d’éducation prioritaire, les autres caractéristiques des équipes enseignantes (enseignants jeunes et donc peu expérimentés, statut de contractuels, faible stabilité des équipes dans l’établissement…) se retrouvent cumulées dans les territoires défavorisés. Certains départements font cependant exception.

La composition sociale des collèges reflète globalement celle des territoires sur lesquels ils sont localisés

La classification fine des territoires effectuée par le Cnesco fait apparaitre cinq types de territoires en Île-de-France. En la croisant avec une classification des collèges, on observe une forte corrélation entre la composition sociale d’un territoire et celle des collèges qui y sont implantés, à l’exception de quelques zones en cours de gentrification de Paris (ex : nord-est).

Les ressources humaines de l’Éducation nationale sont inégalement réparties en Île-de-France

À l’exception d’une taille des classes en collège réduite, les territoires cumulant le plus de difficultés socio-économiques ne bénéficient pas de ressources humaines en enseignants capables de compenser les difficultés des publics scolaires accueillis. Ainsi, la part des enseignants de moins de 30 ans et des contractuels est trois fois plus importante en moyenne dans les collèges situés dans des quartiers défavorisés (respectivement 30,1 % et 13,0 % dans les territoires cumulant le plus de difficultés socio-économiques) que dans les zones les plus favorisées (respectivement 9,6 % et 5,5 % dans les territoires parisiens et de banlieue très favorisés).

Les collèges localisés sur les territoires appartenant à la catégorie la plus défavorisée ont en moyenne un taux de stabilité des enseignants presque deux fois plus faible que les établissements situés sur des zones plus favorisées (16,8 % dans les territoires cumulant le plus de difficultés socio-économiques et 28 % dans les territoires parisiens et de banlieue très favorisés).

Les territoires défavorisés et les territoires cumulant le plus de difficultés socio-économiques sont ceux qui accueillent à la fois une part importante d’enseignants jeunes (respectivement 27,7 % et 30,1 % contre une moyenne de 22,2 % dans toute l’Île-de-France) et qui, en même temps, ont le plus faible taux de stabilité (respectivement 21,8 % et 16,8 % contre une moyenne de 26,1 % dans toute l’Île-de-France).

Les résultats aux épreuves écrites du DNB révèlent des inégalités territoriales de réussite importantes

L’analyse du Cnesco a été conduite en intégrant les résultats des élèves aux épreuves écrites du DNB. Elle montre un lien important entre la composition sociale moyenne des établissements et le taux de réussite lorsque l’on considère uniquement les résultats aux épreuves écrites du DNB.

Lorsque l’on considère uniquement le taux de réussite aux épreuves écrites du DNB, on constate que les taux de réussite varient du simple au double selon le type de territoires (57,5 % de réussite dans les territoires parisiens et banlieue très favorisés et 24,3 % dans les territoires cumulant le plus de difficultés socio-économiques, contre 42,8 % en moyenne). Cependant, les élèves ne réussissent pas de la même manière sur tous ces territoires défavorisés. Certains départements comme Paris ou la Seine-et-Marne font davantage réussir les élèves des territoires défavorisés que les autres départements.