Piloter l’éducation à l’orientation


ALLEMAGNE Quel rôle des agences fédérales et locales pour l’emploi dans l’orientation des élèves ?
Werner Zettelmeier, Université de Cergy-Pontoise, France

À retenir

  • En Allemagne, le système d’éducation à l’orientation est décentralisé : les antennes locales de l’agence pour l’emploi collaborent avec les établissements scolaires, les établissements d’enseignement supérieur et les représentants du monde professionnel. Une convention de coopération affirme le principe de responsabilité partagée entre les établissements et l’Agence Nationale pour l’Emploi.

  • Il n’y a pas de personnel spécialisé en orientation dans les établissements scolaires : les enseignants prennent en charge cet enseignement, en lien avec les personnels spécialisés des agences pour l’emploi.
  • Des dispositifs de transition vers le supérieur existent : dispositifs d’immersion pendant le secondaire ou stages avant le début des études.


ROYAUME-UNI Comment un outil cartographique de suivi et de communication permet-il d’élargir l’accès à l’université à plus d’étudiants et à des étudiants plus divers ?
John Storan, Université de Londres-Est, Royaume-Uni

À retenir

  • Au Royaume-Uni, une cartographie permet d’identifier les zones géographiques dans lesquelles les élèves s’orientent peu vers l’enseignement supérieur afin d’accentuer l’intervention dans ces zones et notamment de mettre en place des programmes d’élévation des aspirations.

  • L’implication de tous les acteurs et leur coordination est nécessaire pour l’efficacité de ces pratiques ; ce projet de recherche a culminé dans un séminaire réunissant les différentes parties prenantes de l’outreach.
  • Les politiques efficaces commencent tôt, se prolongent de façon durable tout au long du cursus et concernent des groupes classe entier et non sur la base du volontariat, afin d’éviter l’auto-éviction des élèves ne s’imaginant pas aller à l’université par exemple.


SUISSE Comment coordonner au niveau national les acteurs locaux de l’orientation ?
Daniel Reumiller, Conférence des directeurs et directrices de l’orientation professionnelle, universitaire et de carrière (CDOPU), Suisse

À retenir

  • « La Suisse n’existe pas » : 26 cantons présentent des réalités très diverses, dont 26 systèmes d’orientation adaptés aux besoins régionaux spécifiques.

  • La coordination inter cantonale est difficile, et produit des écarts de prestation entre ces zones géographiques et donc des inéquités.
  • Les différents niveaux de gouvernance des acteurs impliqués (cantons et communes pour la scolarité obligatoire, canton pour l’orientation professionnelle, confédération pour la formation professionnelle) génèrent des conflits d’intérêts.


DANEMARK Quelle formation pour les professionnels de l’orientation ?
Bo Klindt Poulsen, Université d’Aarhus, Danemark

À retenir

  • Au Danemark, la réforme de 2004 a conduit à une refonte de la formation des professionnels de l’orientation : diplômes de niveau Master, contenus incluant des éléments de compréhension des individus (psychologie, sociologie…) et du contexte socio-économique.

  • Tous les étudiants des formations en conseil en orientation entrent en formation continue, après une expérience professionnelle précédente pertinente.
  • L’objectif de 95 % d’une classe d’âge achevant l’équivalent du secondaire, presque atteint dès 2015, pose problème en tant qu’outil de gouvernance : une pénurie prévisible de main d’œuvre qualifiée en 2025 s’accompagne d’une sur-diplomation et donc d’un chômage des plus diplômés.