Éduquer à l’orientation


ROYAUME-UNI / AUSTRALIE Comment améliorer les chances d’accès aux études supérieures des jeunes issus des milieux populaires ?
Jules Donzelot, EHESS, France

À retenir

  • Les programmes d’outreach visent à élever les aspirations des élèves, en débutant très tôt leur action et par un accompagnement continu (pas seulement aux moments des paliers de décision).

  • L’engagement des parents est nécessaire et une démarche d’élévation des aspirations doit l’encourager.
  • Le but de l’orientation n’est pas de faire à tout prix des études longues, mais d’avoir la liberté de choisir ce qu’on veut être dans un processus de décision rationnelle et motivée (concept d’éclairage décisionnel).


CORÉE Comment mettre en place une éducation à l’orientation qui tient davantage compte de l’entrée dans la vie active ?
Ji-Yeon Lee, Korean Research Institute for Vocational Education and Training (KRIVET), Corée du Sud

À retenir

  • En réponse à une crise financière d’ampleur, la Corée a mis en place une éducation à la carrière tournée vers le monde du travail, l’employabilité et la transition vers la vie active.

  • En 2012, les résultats de PISA montraient que les élèves Coréens apprenaient les compétences utiles à l’orientation plus souvent hors de l’école qu’à l’école (contrairement à la Finlande, au Canada, à l’Autriche, à l’Australie et à l’Irlande).
  • L’éducation à la carrière se décline en trois étapes tout au long de la scolarité, dont les contenus sont adaptés à l’âge des élèves et à leurs besoins au moment considéré, réformée en 2016 : Career education, career awareness, career exploration.


QUÉBEC Peut-on construire une école orientante ?
Annie Pilote, Université de Laval, Québec

À retenir

  • Au Québec, l’approche orientante vise à élargir les perspectives de choix des élèves, qui doivent se trouver eux-mêmes pour comprendre leurs envies et possibilités d’orientation ; c’est un complément éducatif à la pratique professionnelle de l’orientation. Elle démarre au primaire avec des activités d’exploration et se poursuit progressivement.

  • Tous les acteurs sont impliqués dans l’éducation orientante. La formation et l’accompagnement des enseignants  est donc essentielle pour les outiller et construire une culture d’orientation partagée.
  • Le bilan de quinze ans d’éducation orientante laisse apparaitre des inégalités entre les écoles dues à des ressources insuffisantes et à la difficulté de mettre en place une culture partagée.


SUÈDE Quelle place pour l’éducation à l’orientation dans les établissements et les programmes scolaires ?
Ingela Bergmo Prvulovic, Université de Stockholm, Suède

À retenir

  • Si l’éducation à l’orientation est inscrite dans les programmes scolaires en Suède, une évaluation menée en 2013 révèle qu’aucune définition claire de l’orientation n’est proposée.

  • Le partage des responsabilités entre les différents acteurs du champ manque de clarté, et l’orientation n’est pas toujours priorisée par les acteurs. Le plan actuel du gouvernement se concentre sur le nécessaire renforcement des compétences des professionnels impliqués.
  • Des indicateurs de réussite clairs sont nécessaires. La question de l’éducation à l’orientation peut cependant être abordée de 5 perspectives différentes (celle de l’élève, du conseiller en orientation, du chef d’établissement, du prof, et de l’entreprise/marché du travail) qui impliquent chacune une vision différente des indicateurs de qualité.